Je te demanderai juste de lire ceci sans le prendre au premier degré
Article lu sur le blog de Ralph Rückert, vétérinaire à Ulm, D. J’ai beaucoup aimé et vous le résume en français avec son aimable autorisation.
A tellement vouloir bien faire n’en faisons-nous pas trop?
R. Rückert commence son article en nous expliquant que beaucoup de propriétaires de chiens sont convaincus que leur chien doit être occupé presque à plein temps. Agility, Obedience, Dog Dancing, Mantrailing, etc, il constate que, dès son enfance le chien entre dans le circuit de l’occupation: école du chiot, cours pour jeunes chiens, cours avancés. Le propriétaire de chien moderne est informé et veut faire au mieux pour son animal, mais est-ce que nous ne dépassons pas de loin l’objectif? N’en faisons-nous pas trop?
R. Rückert nous dit que, en tant que vétérinaire et au même titre que ses collègues, lui-même a recommandé à ses clients d’investir beaucoup de temps pour offrir des activités à leur chien, répétant en cela ce que certains spécialistes (autoproclamés) du comportement canin expliquaient: on courrait à la catastrophe si on n’occupait pas un border collie du matin au soir. D’autres chuchoteurs comme C. Millan revendiquent des heures de marche cadencée (marche militaire?) avec le chien en laisse. Entre-temps c’est toute une industrie qui s’occupe de l’éducation des chiens, des occupations conformes à leurs besoins et de les faire jouer.
En contre-partie, pour ainsi dire comme un rendement sur investissement, l’attente envers le chien n’est pas moins que la perfection. Il doit être joyeux, joueur, détendu, mais seulement quand ça nous arrange et que ça passe pour la société. Il doit avoir de l’x-x et être autonome, mais en même temps servile et répondre à tous nos commandements. Parfaitement socialisé, grâce à tous nos efforts, il doit aussi être pacifiste et gentil envers tous ses congénères, parce que s’il grogne, ne serait-ce qu’une fois, un autre chien, ne parlons même pas de mordre, il devient instantanément un sociopathe qu’il convient de ramener sur le bon chemin au moyen de diverses thérapies.
R. Rückert pose dès lors la question: « n’allons-nous pas trop loin? Est-ce que nous n’en voulons pas trop? Est-il possible que, avec les meilleures intentions, nous soyons complètement passé à côté des vrais besoins de nos chiens? » En ce qui le concerne, il a le sentiment de voir de plus en plus de chiens avec des problèmes psychiques dans son cabinet. Principalement le stress et les angoisses sont en forte augmentation, et ce justement chez des chiens où , de prime abord, il se rend compte que tout a été fait dans les règles.
R. Rückert: « Il est temps de réviser nos théories sur ce que veulent nos chiens et ce dont ils ont besoin » . Pour cela il pourrait s’avérer utile de s’intéresser de plus près à la recherche sur les canidés, recherche qui s’est beaucoup plus concentrée ces dernières années sur le comportement et les structures sociales des chiens de rues. Les observations dans ce domaine montrent que les chiens autodéterminés n’ont, sur une journée, pas tant d’activités que ça, ils sont même hostiles à celles qui demandent beaucoup d’énergie. Evidemment certaines choses doivent être:
- Le parcours journalier de leur territoire pour contrôler les ressources alimentaires, identifier des concurrents potentiels et repérer d’éventuelles possibilités de procréer. Ces tournées de contrôle ne se font pas au pas de course mais lentement et avec du travail de flair, autrement dit à sentir les odeurs.
- L’approvisionnement en nourriture devant être garanti. Ils investissent pas mal de temps pour la recherche, le broyage et la consommation de nourriture.
- Si l’offre en nourriture est suffisante ils jouent brièvement, surtout s’ils sont jeunes.
- Les interactions sociales avec d’autres chiens ne sont pas aussi fréquentes que nous pourrions le penser. D’autres chiens peuvent représenter une concurrence (souvent), un partenaire sexuel potentiel (plus rarement) ou un copain, ami ou camarade de jeu. La structure de la meute n’est pas une structure permanente.
- Le reste du temps est passé à se reposer et à dormir. Le reste n’étant pas le terme qui convient, puisqu’il s’agit là de 18h par jour et plus, donc de la plus grande partie de la journée.
R. Rückert se demande: que pouvons-nous en déduire pour nos chiens. Et sa réponse est:
- Du calme, beaucoup plus de calme que tout ce que nous humains nous ne nous offrirons jamais. Du calme dans le sens où le chien doit avoir la possibilité de se retirer à une place adaptée.
- Les promenades (aux yeux du chien le contrôle de son territoire) doivent être prévues plus par rapport aux possibilités pour le chien de s’informer et non par rapport à la distance parcourue. Le chien doit avoir la possibilité d’utiliser son nez pour analyser les odeurs se trouvant sur son territoire. Donc la marche rapide est à éviter, il convient plutôt de s’adapter au rythme du chien, surtout s’il est tenu en laisse. La recherche d’odeurs est une activité qui fait travailler la tête de nos chiens et qui est très exigeante.
- Un chien n’est pas obligé de s’entendre avec tous les autres chiens sans jamais aucune altercation. Les autres chiens représentent à ses yeux tout d’abord une concurrence. Si on a avec soi un candidat qui prend ce thème plus au sérieux que d’autres, il n’est pas nécessaire de lui imposer ces contacts. On peut ne pas laisser son chien aller au contact, si on ne le « sent pas » sans se sentir nécessairement coupable. Quant à la croyance de laisser les chiens régler ça entre eux, elle conduit bien souvent à des larmes, des visites chez le vétérinaire ou des litiges. Parce que si le chien règle ça selon les règles de son espèce, les mêmes personnes qui vous proposaient joyeusement de les laisser faire ne vont pas accepter le résultat sanglant.
- Ne pas suremployer son chien! Agility, Mantrailing, travaux de sauvetage, Flyball, Coursing, Frisbee, etc., tout ça c’est bien beau, mais tant que ça ne sert pas à satisfaire les ambitions du maître plutôt que le chien. Les chiens n’ont pas besoin d’autant d’action que nous pouvons le penser ou qu’on nous a fait croire. Prenons l’exemple du fameux Border Collie, dont on nous raconte qu’il doit être occupé des heures durant afin qu’il ne devienne pas ingérable et dangereux. Son soi-disant besoin d’activité lui viendrait de ses origines, où il est utilisé comme chien de troupeau spécialisé et où, la journée durant, il doit répondre à une multitude d’ordres sifflés par le berger. Certes il s’agit là bien de travail extrêmement pénible, physiquement et mentalement. Mais est-ce qu’il est vraiment nécessaire de reproduire cela (même approximativement) pour satisfaire ce chien? Que fait un Border Collie en hiver, quand les moutons sont rentrés et ne doivent plus être gardés? Et oui, en tant que saisonnier typique il est au chômage. Dans le cas idéal il fait comme le chien des rues italien: il se balade autour des maisons, recherche quelque chose à grignoter, recherche à gauche et à droite des femelles ou des mâles, et à part ça, il se repose ou dort. Est-ce qu’il devient un animal ingérable qui ne tient plus en place pour autant? Non! Ingérable il le deviendra plus probablement si on le rend accro à certaines activités, si on l’excite. Alors il deviendra (comme par ex. beaucoup de terriers) un Junkie hyperactif qui a besoin de sa dose d’action et ne peut plus s’en passer, pour finalement, se retrouver empêtré dans des problèmes psychiques.
- Il n’est pas nécessaire de suréduquer son chien. En fait il doit juste être capable de répondre à quelques signaux, ordres, commandements, (là il vous laisse le choix du mot qui vous convient le mieux) pour qu’il puisse évoluer en toute sécurité dans notre société. Qu’il soit en laisse ou en libre, il doit pouvoir marcher près de vous du point A jusqu’au point B. Il doit être capable de s’asseoir ou se coucher et d’attendre un moment à un endroit désigné. C’est tout. Evidemment rien n’empêche de lui apprendre d’autres choses pour le plaisir, mais il n’est pas nécessaire de se stresser pour cela.
R. Rückert conclut en précisant qu’il ne s’agit ici pas d’un plaidoyer pour que les deux, le chien et l’humain, cessent toutes les activités qui leur font plaisir, comme les jeux, le sport, la randonnée, la natation, ou autres. Selon lui nous devrions toujours réfléchir et nous demander, si nous ne reportons pas notre style de vie trépidante et les attentes démesurées, suggérées par d’autres, sur nos chiens, les surmenant irrémédiablement.
Il nous souhaite de trouver,dans l’esprit de sa réflexion, un juste milieu et d’éviter le stress.
Titre de l’article original: « In bester Absicht und doch zu viel? », © Kleintierpraxis Ralph Rückert, Bei den Quellen 16, 89077 Ulm / Söflingen
Dernière édition par basile_one le Dim Juil 24, 2016 11:43 am, édité 2 fois.
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basile_one
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Ensuite de te poser la question de ce qui il y a d'ambigu à proposer les piques(les pinces sont juste une pudibonderie)
(certains les camoufflent sous un bandanna, cherches pourquoi)
et en mème temps se revendiquer éthique ....
Je ne vais pas reprendre to post, fait avec sincérité, et quilaisse pressentir une persone de coeur.
Je demande juste coment ose t'on à la fois se dire moral, proposer devant des enfants, des novices un instrument qui fait des ravages..
Quand au reste, il doit obéir point barre, c'est une vue très étrote du chien.
Ceux qui ont des chiens soumis , fragiles verront leurs efforts récompensés, les chiiens fiers , intelligents ne seront pas forcément enrichis dans ce genre de point de vue.
Quand aux chiens finissant chez le psycho pour chien, suite à ces vues, ils existent bel et bien....
J'ai eu la chance de fréquenter des clubs plus évolués.