Recommencer à zéro avec la méthode douce ?

Education (propreté, ...), problèmes de comportement, sports canins (agility...), accessoires, ...

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Mugaëlle
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Recommencer à zéro avec la méthode douce ?

Message par Mugaëlle »

Bonjour/Bonsoir :)

Comme certain(e)s doivent le savoir, je suis séparée de mon chien depuis le début du mois d'août pour cause de plâtre au pied gauche (j'en suis maintenant à la rééducation qui est loin d'être évidente).

Mugu vit donc chez mon papa depuis tout ce temps, en compagnie de son Border Collie.
Il a appris une chose très positive : le jeu (il n'a pas du apprendre ça étant petit).
Malheureusement, il a aussi appris deux choses plutôt négatives : il tire maintenant énormément en laisse (le Border de mon papa n'a jamais réellement bien marché), il est devenu assez râleur (il a toujours été craintif depuis que je l'ai adopté, mon papa considère un peu le Jack comme un chien pour les mémères, il a toujours des appréhensions lorsqu'il croise des autres chiens).

Mugu a été en club pendant quasiment 2 ans, n'étant pas certaine, je pense qu'ils doivent pratiquer la méthode coercitive : ils permettent et parfois conseille l'étrangleur. Peut-être que je me trompe...

Ceci étant dit, le comportement que j'ai avec lui est totalement différent que celui qu'a mon papa.
Même si il a été attaqué par de nombreuses races différentes, je ne recule jamais devant l'approche, et lorsque ça se passe bien, je le félicite.

Lorsque je pourrai le récupérer, j'aimerais continuer à améliorer ce qui ne va pas chez lui, et pour ça, j'aimerais savoir comment fonctionne la méthode dite douce.

Au risque de faire hérisser les poils de certains, j'ai admiré, à plusieurs reprises, ce que pouvait réaliser Cesar Millan.
Attention, je ne veux pas du tout occasionner un débat sur lui, ce n'est pas le but de mon article.

Mais dans le cas d'un chien difficile, j'aimerais savoir comment les choses se passent avec cette méthode.

Quand je l'aurai de nouveau chez moi, ce sera comme un nouveau départ, et je ne veux que le meilleur pour lui !

Merci d'avance à tout le monde :)
mihakeeper1
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Message par mihakeeper1 »

Bah, disons que parler de Millan et méthodes douces dans le même post, c'est assez contradictoire.

Bref, ce sera soit l'une, soit l'autre, suivant ce que tu veux...
Mugaëlle
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Message par Mugaëlle »

Je ne dis rien de contradictoire !

Je dis avoir aimé certains résultats que j'ai pu voir dans ses vidéos, et je souhaitais savoir comment ça se passait avec la méthode douce pour régler les problèmes les plus fréquents qu'il rencontre.

Je souhaitais en savoir plus, avoir des avis, des conseils, des témoignages !
Nouki
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Message par Nouki »

Pour éviter la polémique sur le grand César, je vais te parler du dressage/rééducation d'un autre animal. Le cheval.

Il existe la méthode classique. Dans cette méthode classique, il y a plusieurs écoles. Il existe aussi une méthode éthologique, parfois mieux connue par le terme de "chuchoteur" ou de Pat Parelli.
Alors qu'en dressage classique, on a besoin de plusieurs mois pour débourrer un cheval (lui apprendre à accepter la selle, ensuite le cavalier et finalement lui apprendre à répondre aux mains et à la jambe), les chuchoteurs n'ont besoin que de 30 minutes pour débourrer un cheval. Méthode extrêmement douce en apparence, le cheval n'est même pas touché au départ, aucun cri, aucune force n'est employée.
Quand on analyse de plus près, on voit qu'en fait, si le cheval accepte l'homme et de se laisser monter sans broncher c'est parce qu'il a capitulé. Cela s'appelle le syndrome de détresse acquise. Le chuchoteur met une telle pression morale sur le cheval (technique du join-up - voir dans google pour plus d'explications)) qu'il finit par se soumettre à la volonté de l'homme car c'est la seule façon d'arrêter la pression. Les résultats des chuchoteurs sont spectaculaires mais à long terme, on voit les dégâts, c'est terrifiant parfois.

Ceci dit tout n'est pas à jeter dans la méthode éthologique mais c'est une autre histoire.

Tout ça pour dire que derrière ce que l'on voit (TV, stages) et qui a l'air spectaculaire, il y a dans l'ombre, certaines choses tout simplement inqualifiable.
mimke
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Message par mimke »

Nouki a écrit :les chuchoteurs n'ont besoin que de 30 minutes pour débourrer un cheval. Méthode extrêmement douce en apparence, le cheval n'est même pas touché au départ, aucun cri, aucune force n'est employée.
Quand on analyse de plus près, on voit qu'en fait, si le cheval accepte l'homme et de se laisser monter sans broncher c'est parce qu'il a capitulé. Cela s'appelle le syndrome de détresse acquise. Le chuchoteur met une telle pression morale sur le cheval (technique du join-up - voir dans google pour plus d'explications)) qu'il finit par se soumettre à la volonté de l'homme car c'est la seule façon d'arrêter la pression. Les résultats des chuchoteurs sont spectaculaires mais à long terme, on voit les dégâts, c'est terrifiant parfois.

Ceci dit tout n'est pas à jeter dans la méthode éthologique mais c'est une autre histoire.

Tout ça pour dire que derrière ce que l'on voit (TV, stages) et qui a l'air spectaculaire, il y a dans l'ombre, certaines choses tout simplement inqualifiable.
Ca alors! J'en tombe de ma chaise! Merci d'ouvrir mes yeux, Nouki! Jusqu'à présent, je voyais les "chuchoteurs" comme plutôt respectueux des chevaux, mais ce que vous dites là fait froid dans le dos! Existe-t-il des témoignages ou des récits qui expliquent cela (je parle du syndrome de détresse acquise)?
Nouki
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Message par Nouki »

Oui, celui-ci si dessous par exemple. A ne pas surtout pas prendre au pied de la lettre quand même (j'avais fait un copier/coller le jour où j'étais tombée dessus, me disant que ça pourrait servir un jour. LOL !).
C'est un peu fort extrêmiste mais bon... ça a le mérite de faire réagir.
Perso, j'aime bien certains aspects de la méthode Parelli mais le join-up, je ne peux le tolérer (d'autres choses aussi mais bon, c'est une autre discussion et ça ne veut pas dire que tout soit à jeter).

Extrait d'un site (nom de l'auteur en bas).

Soyons clairs…
Les éthologues de notre station de recherche, saturés par le battage médiatique autour d’une pseudo-éthologie et inquiétés par l’adhésion de la Fédération Française d’Equitation et de nombreux cavaliers à cet endoctrinement, se mobilisent pour remettre les choses au point. Notre vocation première est de faire de la recherche et de la diffuser et non de rentrer dans des polémiques couvrant des intérêts commerciaux certains. Mais alors que la Fédération Française d’Equitation officialise ces pratiques, trop c’est trop, et nous ne pouvons plus laisser dire et faire n’importe quoi sans réagir.

Tout d’abord, le discours et les pratiques des chuchoteurs, nouveaux maîtres et autres bonimenteurs ne sont en aucun cas de l’éthologie.
L’éthologie est la biologie comparée du comportement animal. C’est une science qui demande des connaissances approfondies en biologie animale, en génétique, en neurophysiologie. De plus, on ne peut pas faire de l’éthologie sur une seule espèce : on ne comprendra rien au comportement d’un cheval ou de tout autre animal si on n’a pas déjà une connaissance en éthologie fondamentale et sur l’évolution des comportements liée à l’évolution du vivant. On ne peut comprendre les oiseaux que si on sait comment fonctionnent les poissons et les reptiles ; pour comprendre les mammifères, il faut savoir comment fonctionnent les reptiles et les oiseaux…
Je doute fort que la génération spontanée de nouveaux maîtres en éthologie équine ait ce genre de connaissances ! On est à peu près dans le même rapport qu’entre le rebouteux et le médecin ostéopathe !
De plus, l’expression « équitation éthologique » ne veut rien dire : l’éthologie est une science d’observation, pas d’intervention sur l’animal. Si encore leur pseudo-éthologie était sérieuse … mais ils propagent les erreurs les plus extravagantes avec un aplomb extraordinaire !
En voici quelques exemples (hélas) non exhaustifs :
Tous insistent sur le modèle prédateur/proie du rapport homme/cheval.
• Heureusement, la vie d’un cheval, même dans la nature, ne consiste pas à être une proie permanente et les « programmes anti-prédateurs » de fuite ou de défense n’ont pas l’occasion de fonctionner très souvent. Pour ce qui est du prédateur, nous voyons ces manipulateurs à peu près en permanence dans des attitudes de primate chasseur, poursuivant le cheval en agitant un bâton à l’extrémité duquel est noué un morceau de bâche en plastique noir, piétiner, et autres grimaces que nous connaissons bien en primatologie dans les confrontations entre mâles. Le bâton lui-même est un morceau de tube métallique laqué blanc, coiffé d’un bouchon en caoutchouc à chaque extrémité, qui a été mis à la mode par Parelli sous le nom de « carot stick », le bâton carotte, parce qu’il s’en sert parfois pour caresser le cheval. En bref, ils ont réinventé la cravache de dressage…
Notons enfin que « prédateur » n’est pas non plus un statut, mais une activité vitale, la prédation, obligatoire pour les carnivores, et facultative pour les omnivores comme l’homme (chasseur-cueilleur). Celui-ci peut très bien adopter un comportement «cueilleur» et s’insérer dans la vie sociale du cheval qu’il faut bien entendu connaître, et non interpréter, ce qui n’est pas le cas général.
Tous prêtent au cheval une organisation sociale de type humain, et parlent de « chef », de « dominant qui dirige », de « leader ou de jument qui conduit la harde », et autres fantaisies de livres pour enfants…
• Ils ignorent que la structure sociale des chevaux est une structure de petit harem en réseau (c’est-à-dire où tout le monde surveille tout le monde) d’une dizaine d’individus, poulains compris, où chacun garde son autonomie et son indépendance, et non une structure pyramidale avec un chef (où tout le monde surveille un individu : le chef). Il n’y a pas de chef chez les chevaux (rappelons qu’un chef est celui qui organise l’activité des autres, un dominant est celui qui est prioritaire dans l’accès aux biens de consommation, et un leader, celui dont l’activité paraît intéressante aux autres qui ont, pour cette raison, tendance à l’imiter sans qu’il n’y soit pour rien). Les règles à respecter sont de ne pas s’écarter du groupe ( l’étalon étant chargé de ramener les égarés par le herding, qui est une activité de sécurité et non une activité de chef), de respecter l’espace personnel et la priorité d’accès aux biens de consommation de ceux qui sont au-dessus dans la hiérarchie de dominance et de faire respecter les prérogatives correspondant à son propre rang par ceux qui sont en dessous. Donc, dans le groupe, personne ne dirige personne ; cela n’empêche pas un fonctionnement cohérent du groupe basé sur l’imitation sociale, l’aspiration sociale, la phobie de s’écarter et le respect de la hiérarchie de dominance, qui entraînent une auto-organisation permanente sans avoir besoin de « diriger ».
Ils ignorent qu’il existe différents types d’agressivité et pas seulement celle du prédateur (qu’eux mêmes utilisent en permanence sous l’appellation «méthode douce») :
• Outre l’agressivité de prédation il y a aussi l’agressivité défensive, l’agressivité de compétition sociale et l’agressivité de dérivation d’angoisse ou d’irritabilité. Elles ont des fonctions fort différentes et n’ont en commun que de mobiliser l’axe H.H.A. (hypothalamus/hypophyse/Adreno-cortical) que l’on appelle souvent « l ‘axe du mal » parce que cette mobilisation trop longue, trop violente ou trop souvent répétée est à l’origine de nombreuses pathologies.
Ils ignorent que la « soumission » obtenue par les méthode du type « join-up» est en fait une aliénation pathologique connue sous le nom de syndrome de Klüver-Bucy :
• Cette pathologie est provoquée par les mises en fuite et les blocages répétés du join-up et des pratiques assimilées. Ces inhibitions de l’action cohérente du cheval entraînent une très forte activation de l’axe H.H.A. qui aboutit à « shooter » l’animal par ses propres endorphines et entraînent des lésions des noyaux amygdaliens latéraux du cerveau limbique (le cerveau des émotions) par la libération de radicaux libres provenant de mécanismes oxydatifs exagérés. Les animaux ainsi traités « manifestent une soumission extraordinaire. Ceux qui étaient sauvages et avaient peur de l’homme se sont apprivoisés et n’ont montré ni peur ni agressivité ».
Ils ignorent que le niveau de développement du cerveau du cheval, pratiquement dépourvu de cellules au niveau du néocortex associatif, ne lui permet pas de « comprendre » au sens humain du mot.
• Le cheval n’atteint pas le niveau de la « décentration » qui permet à l’homme de se voir et de se mettre à la place de l’autre. Il reste à un niveau égocentrique et sensori_moteur : il perçoit des sensations et il y répond en fonction des programmes propres à l’espèce, de son
tempérament, de son vécu et de ses émotions. « Comprendre » n’existe pas dans le cerveau d’un cheval : il ressent et réagit puis apprend en fonction du résultat de son action qui active soit le circuit de la récompense (M.F.B.), soit le circuit de la punition (P.V.S.). Les centres de décision de l’action restent, chez le cheval, à l’étage émotif du cerveau puisqu’il ne possède pas l’étage logique dont l’homme dispose.
Ils ignorent que tout débourrage rapide fait nécessairement appel à l’inhibition conditionnée, qui mobilise le système PVS et l’axe HHA dont nous avons parlé pour la « soumission ».
• Le cheval « shooté » aux endorphines se laisse évidemment monter… et la méthode paraît douce car il n’y a pas de violence apparente. Toutes les pratiques qui visent à immobiliser rapidement le cheval rentrent dans cette catégorie et certaines basculent franchement du coté de la maltraitance.
• Les méthodes réellement douces font appel à « l’habituation » qui est un mécanisme
physiologique de désensibilisation sensorielle progressive et non de blocage moteur. Elle a
l’inconvénient d’être lente (au minimum quinze jours à trois semaines) car elle repose sur un grand nombre de répétitions des stimuli avec une intensité faible au départ puis
progressivement croissante.
Ils ignorent qu’un cheval adulte ne joue plus et que les « jeux » pratiqués ne le sont que pour l’homme…
• La fonction du jeu, uniquement chez les jeunes, est de roder les programmes d’actions qui
seront utiles plus tard chez l’adulte. Chez celui-ci, les programmes « ouverts » du jeu se
referment et les comportements qui ressemblent tellement à du jeu ne sont plus que des
fonctions d’évacuation des tensions.
Ils ignorent que les agressions et les blocages répétés qu’ils font subir en permanence à leur cheval provoquent obligatoirement à plus où moins long terme des séquelles variées.
• Nous avons filmé une jument prise de coliques pendant les manipulations effectuées comme « démonstration » par un intervenant connu et apprécié du public. Voici quelques séquelles possibles liées au stress de l’inhibition de l’action, relevées dans diverses publications scientifiques :
– diminution du flux sanguin dans des zones du cerveau participant à la motivation et à la
décision.
– La corticostérone produite entraîne des morts cellulaires dans l’hippocampe, partie du
cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage.
– L’accoutumance aux endorphines produites entrave la prolifération des cellules
granulaires du même hippocampe.
– Troubles de l’attention, de l’anticipation et de la prise de décision.
– Troubles du sommeil.
– Syndrome de résignation, syndrome de Klüver-Bucy.
– Ulcération gastrique, fréquente chez les trotteurs.
– Micro-hémorragies intestinales se traduisant par des coliques.
– Tics variés (tic aérophagique, tic à l’ours, hyperkinésie).
– Baisse importante des défenses immunitaires (hyper sensibilité aux maladies banales, au
parasitisme, etc…)
– Etc…
Ils ignorent que la vision n’est pas le sens de référence du cheval, mais que c’est toujours à l’olfaction que le cheval se réfère en dernier ressort.
• La position latérale des yeux lui donne une vision panoramique étendue, mais pas de vision binoculaire donnant la vision du relief. Il ne possède pas de fovéa sur laquelle l’oeil humain centre les images à l’aide des muscles oculo-moteurs. Ses cellules ganglionaires sensibles sont concentrées sur une étroite ligne naso-temporale, et le sens du relief est provoqué par le déplacement de l’image le long de cette ligne, l’oeil restant relativement fixe. Pour percevoir le relief, il faut donc que l’objet soit en mouvement par rapport au cheval ou que lui-même se déplace par rapport à l’objet. Cela est particulièrement important pour la perception du relief d’un obstacle et l’on voit bien que, dans un saut de pied ferme, soit il saute avec une très grande marge de sécurité, soit il passe carrément à travers. D’autres caractères, comme la forme non sphérique de la cornée et un nombre d’aires visuelles dans le cerveau plus réduit que nous, spécialisent le cheval dans la détection très fine du moindre mouvement. Mais, par ailleurs, il essayera toujours de vérifier ce qu’il a vu en allant sentir, l’olfaction restant son sens de référence. L’audition, elle, par la position des oreilles, indique vers quoi le cheval porte son attention, et les deux oreilles tournées vers l’arrière, mais non plaquées, indiquent qu’il porte son attention vers ses sensations corporelles, par exemple lorsque nous utilisons une action des aides.
Ils ignorent que faire faire demi-tour à un cheval sur la piste, tête vers l’extérieur, en lui barrant le passage, constitue une agression caractérisée (un chien de chasse fait ainsi changer de direction l’animal qu’il poursuit) provoquant fuite et stress.
• De récents enregistrements au cardio-fréquencemètre effectués dans notre station sur le changement de main par aspiration vers l’intérieur et par barrage et demi-tour par l’extérieur, ont montré que la première méthode, pour un cheval donné, maintenait le rythme cardiaque aux environs de 130 pulsations et entraînait même une baisse de plusieurs points pendant le mouvement. Au contraire, la seconde méthode entraîne un pic brutal de fréquence qui monte aux environs de 200 pulsations. Il en est de même pour les pratiques du genre join-up qui entraîne, non plus un pic, mais un large palier durable à cette fréquence très élevée.
CONCLUSION
Nous arrêterons là cette énumération, car on pourrait écrire un livre entier avec ce qu’ils ignorent et enseignent néanmoins avec aplomb, sans aucune qualification ou avec des diplômes auto-créés au dépend de ceux qui ont passé du temps à obtenir un B.E. L’analyse éthologique des écrits, des discours et des pratiques sur le terrain de chacun d’eux qui a été entreprise par notre station de recherche fait ressortir que :
– Tous sont des manipulateurs efficaces de chevaux (et pas seulement de chevaux !), se préoccupant peu du bien fondé de leur discours ou de leur pratique du moment qu’ils obtiennent des résultats rapides et, de préférence spectaculaires, ce que Georges Charpak appelle « l’effet Barnum ».
– Ils utilisent des méthodes qui n’ont rien de nouveau puisqu’elles sont utilisées depuis des décennies dans le dressage des chevaux de cirque que nous avons étudié dès les années soixante. Elles sont basées sur des conditionnements de type S et sur des inhibitions conditionnées qui ont pour résultat de « robotiser » le cheval, ce qui est utile pour le spectacle mais mène à une impasse en ce qui concerne l’équitation classique.
– Leurs écrits et leurs discours, particulièrement adroits, sont très plaisants et correspondent très bien au discours que les cavaliers, déçus de la pédagogie actuelle, sont heureux d’entendre. Les mots respect , confiance, accord du cheval, etc. reviennent sans cesse alors qu’il faudrait parler d’aliénation.
– Car, malheureusement, leur pratique ne correspond jamais au discours qui l’accompagne. Cette pratique est d’autant plus dangereuse que la violence qu’elle utilise n’est pas une violence visible de l’extérieur. Elle s’apparente plutôt à ce qu’on connaît chez l’homme sous le nom de « lavage de cerveau ». Nous avons vu et enregistré un cheval faire une colique et un autre s’arrêter en sueur, la verge pendante, ce qui signe un taux élevé d’endorphine dans le sang. Les méthodes classiques de débourrage avec travail à la longe suivi de travail aux longues rênes, avant tout travail monté, exécuté en prenant du temps (en moyenne un mois), et le travail monté correctement pratiqué selon les principes de l’Ecole Française sont certainement plus douces. Il est certain que la pédagogie et la pratique dans l’Ecole Française nécessiteraient un dépoussiérage utilisant les connaissances récentes en éthologie scientifique, en neurophysiologie (isopraxie, neurones miroirs…), en biomécanique, etc. si nous souhaitons que l’objectif, dans notre pays, ne s’oriente pas uniquement vers une équitation de tout terrain, sans selle et sans embouchure, … et avec un grand chapeau !
Ce document a été rédigé par :
Jean-Claude Barrey, éthologue, Directeur de la Station de Recherche, chargé de cours en éthologie pour la formation continue T.A.C. à Paris VI, intervenant pendant cinq années consécutives en éthologie équine à l’ENE pour la formation des élèves instructeurs, intervenant dans plusieurs circonscriptions des Haras Nationaux et dans des établissements d’enseignement aux métiers du cheval, ancien cavalier de dressage de 2ème catégorie, juge de dressage membre du CFJD.
Nadège Miklas, Doctorat en Biologie du comportement à Paris XIII.
Mugaëlle
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Message par Mugaëlle »

Je viens de visionner une vidéo d'un join-up, je comprends donc mieux tes propos et l'article qui a suivi.

Ce que j'ai ressenti immédiatement ? La peur du cheval. J'ai même eu pitié de lui.

Pat Parelli, je ne le connais que de nom. Ma monitrice au club canin l'a rencontré, elle en est apparemment très fan.

Ceci étant dit, même si je suis d'accord avec le sens des dernières réponses, ça ne répond pas à ma question.
Enfin.
J'ai fouillé sur Internet, et j'ai trouvé quelques articles sur la méthode douce que je trouve très intéressante.
Cependant, je ne comprends toujours pas comment est-ce qu'on doit réagir en cas de comportement négatif.

J'ai lu qu'il fallait l'ignorer et/ou rediriger. Si je ne me trompe pas.
Au premier abord, ceci ne me semble pas chose évidente !

Si mon chien se met à aboyer sur un autre chien, une personne, de façon très agressive (quand il voit son pire ennemi, la crête sur le dos et tout), n'est-ce pas un peu léger de rediriger cette réaction ?
Ou du moins, comment faire ?
Est-ce que le fait de rediriger, ou d'ignorer ça sera réellement efficace ?

Je ne suis pas pour l'évitement. Je sais que même dans notre monde, on ne peut pas demander à une personne de s'entendre avec tout le monde.
Mais c'est quand même plus agréable pour tout le monde qu'il n'y ait pas de conflits, de peurs, etc.
Forest Charlot and co
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Message par Forest Charlot and co »

Pffff, certains chiens se laissent redirriger, ce qui masque le défaut mais ne rend pas plus sociable.
Mais si tu y trouves ton compte, pourquoi pas, et si le chien fonctionne , pourquoi pas?

Certains chiens redirrigés sont encore plus virulents car on fruste mal.
Le mieux est pour ce genre de chien de trouver la distance de confort et t'éloigner dès qu'il fixe , récompenser si un mètre ou deux plus loin, il continue à te suivre sans tourner la tète.

Quand à son ennemi, sans conaitre l'histoire et les années ou les renforcements de cette situation ont perdurés, diffiile de conseiller.

Vois tu, il ne suffit pas de travailler un comportement à corriger, il faut parfois revoir tous les autres comportements, un chien est un tout, pas un puzzle :lol:
Mugaëlle
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Message par Mugaëlle »

Je me doute bien Forest :)

Et comme je considère son retour comme un nouveau départ, je souhaite faire le meilleur pour lui.

Pour ce qui est de sa rage lorsqu'il croise un ennemi, je préfère ta solution que la redirection. Je suis bien consciente que la redirection n'arrange pas vraiment le problème.

Quand je vois comment certaines connaissances traitent leurs chiens, je frémis, et je ne veux plus de ce sens là.
Je ne l'ai jamais au grand jamais fait, mais pour te situer, un jour, mon chien aboyait après un chien dans la buvette du club. Il était assez virulent comme tu le dis si bien.

Bien, un ami à mon père l'a pris par la peau du cou à hauteur de son visage, l'a grondé, et l'a remis au sol sans aucune douceur.
Je déteste ces comportements, mais comme je n'ai jamais fait face à un chien aussi compliqué, je suis perdue.

Mon attitude lorsqu'il croise un chien qu'il déteste ?
Je lui dis 'tu le laisses' et j'essaie de continuer afin qu'il oublie sa rage.
Mais ce n'est pas réellement facile. Il a ses têtes, et parfois même les sent sans les voir. Du coup, il enrage bien avant.

Mon but était de savoir, avec une méthode amicale (que je connais mal) comment éduquer un chien :

- pour marcher en laisse
- pour le rappel
- pour ignorer un congénère qu'il ne peut pas voir en peinture
etc.
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Message par Nouki »

Dans ton cas, il s'agit de rééducation, la procédure est un peu différente car il faudra parvenir à "gommer" le passé.

Le plus simple est la marche en laisse. Tu as plusieurs solutions : dès que le chien arrive en bout de laisse mais AVANT qu'elle ne soit tendue, tu t'arrêtes, tu fais le piquet. le chien tire, tant pis pour lui. Il s'égosille, tant pis pour lui. A un moment ou l'autre, il détendra la laisse, là tu le félicites abondamment.
Tu peux également, avant qu'il n'arrive en bout de laisse, faire un demi-tour sec ou changer de direction. Il y a plusieurs manières de procéder, le tout est de voir ce qui te convient le mieux et fonctionne le mieux avec ton chien.
A ne jamais faire : continuer à marcher derrière un chien qui tire. C'est l'encourager à continuer. Si tu suis, c'est que tu es d'accord, pourquoi arrêterait-il de tirer ?

Pour le rappel, plusieurs solutions aussi : travail en longe, laisser le chien dans un endroit clôturé et faire du rappel. A chaque fois que le chien amorce un pas dans ta direction, le féliciter et l'encourager à continuer.

Pour ignorer le congénère, c'est le plus difficile. Forest a donné la meilleure piste : "Le mieux est pour ce genre de chien de trouver la distance de confort et t'éloigner dès qu'il fixe , récompenser si un mètre ou deux plus loin, il continue à te suivre sans tourner la tète. " Je rajouterais, ne regarde pas toi l'autre chien, regarde dans la direction que tu voudrais qu'il emprunte. Pas évident du tout. Travail de très longue haleine.
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Message par mihakeeper1 »

La redirection n'a rien de mauvais. Mais l'appliquer seule, c'est effectivement mettre un pansement sur une hémorragie.

Pour la marche en laisse, il y a plusieurs questions.
Que veux-tu exactement ? Que ton chien marche sans tirer ? Qu'il marche sans tension dans la laisse ? Qu'il marche au pied, derrière, à côté ou sans préférence ? Etc

Ensuite, comment se comporte ton chien en laisse sans stimulis extérieur ? Avec ? Qu'est t'il capable de faire aujourd'hui ?

Qu'aime t'il ? Et là, ça ne se limite pas aux bonbons et aux jeux. Exemple : j'ai une Beauce qui ferait tout pour recevoir une friandise (même si c'est un brin d'herbe, c'est le fait de "gagner' une récompense qui lui plaît ^^) et un Berger Blanc Suisse où la voix et ses intonations suffisent.

Pour le rappel, de nouveau même chose. La longe est une sécurité le temps de l'apprentissage MAIS elle ne doit pas servir à ramener le chien.

Quant à ignorer un congénère, il faudrait se pencher sur les éléments qui le déclenchent (distance, bruit, vue, odeur, nombre, races, individus, etc) et anticiper en contrôlant un maximum l'environnement (afin d'éviter les mises en erreur qui renforcent le comportement). Au plus tu t'arrangeras pour être en situation de succès (en récompensant chaudement, quelque soit l'objectif atteint), au plus rapide sera l'évolution. Mais c'est loin d'être évident à réaliser.
Mugaëlle
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Message par Mugaëlle »

Ce que je souhaiterais, c'est qu'il marche sans tension dans la laisse.

Avec moi, généralement, il le fait. Parfois seulement il tire.
Mais mon papa n'est pas du genre à corriger la traction, du coup, je crois que j'aurai beaucoup de boulot !!

Pour le rappel, il a déjà été en liberté à de nombreuses reprises, et en général, il est tout à fait correct : il ne s'éloigne pas trop, et si il le fait, il finit par revenir en étant tout content.
Là où c'était difficile, c'était quand il n'était pas encore castré. Les périodes où il était sous castration chimique, ça allait. Autrement, c'était pas terrible.

Depuis qu'il est castré (2 mois), je n'ai pas encore eu l'occasion de tester. Sauf que de chez mon papa, il s'échappe et ne revient pas. On dirait qu'il sent les renards qui rôdent... J'ai déjà eu peur à 3 reprises.

Je ne veux pas de violence, je ne veux pas de coups, je veux juste que mon chien soit équilibré et bien dans sa tête :)
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Message par Dee Dee »

Pour la marche en laisse, j'ai obtenu de chouettes résultats avec Twix depuis 1 an!

Gros tireur, j'avais tout tenté (peut-être mal...) : arrêt dès qu'il tire et redémarrage quand la laisse est détendue, capter son regard, demi tour ou changement de direction chaque fois qu'il tire... Rien à faire et comme en plus il est grand et a une force de cheval; c'était plus du ski nautique que de la marche en laisse.

Bref, l'année passée pour la journée sans voiture, longue balade dans mon quartier : parc où le lâcher trop loin, longe impensable en rue car trop de vélos, bus, taxi, véhicules autorisés... Je lui ai bidouillé une mini longe en ajoutant une laisse courte à sa laisse de 2m. Et avec un peu de "marge de manoeuvre" en plus, il a tiré infiniment moins.

Je précise quand mm que je me fiche bien de la marche au pied sauf pour traverser la rue ou dans des zones très fréquentées genre marchés. Donc, ne pas m'arracher les épaules me suffit. Depuis un an, Twix ne tire presque plus, il marche le plus souvent en tête mais sans tirer.

Chasseur oblige, il ne faut quand mm pas croiser un chat, un lapin, un renard ou un écureuil! :wink:
Nouki
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Message par Nouki »

Au plus la laisse/longe est longue, au moins le chien tire.
mimke
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Message par mimke »

HS, désolée, mais je voulais remercier Nouki pour ce texte très intéressant!
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